Du 19 juillet au 3 novembre 2019
«L’atelier Bayreuth» et Wolfgang Wagner: celui par qui le changement arrive
Wolfgang Wagner (1919-2010) aurait eu 100 ans le 30 août 2019. Le plus jeune petit-fils de Richard Wagner a dirigé le Festival de Bayreuth pendant près de 60 ans et l’a façonné comme aucun autre durant cette période d’une durée presque inimaginable. À l’occasion de son centième anniversaire, le Musée Richard Wagner souhaite présenter et honorer sa personnalité et ses réalisations exceptionnelles en tant que directeur général, metteur en scène et scénographe dans une grande exposition au Musée Richard Wagner de Bayreuth.
L’exposition retrace conjointement un panorama de l’histoire allemande ainsi que des développements sociaux et culturels, bien au-delà de la réunification allemande. Elle appelle à la réflexion sur les miroirs, parfois même les points de cristallisation, qu’ont toujours été le Festival et son traitement de l’œuvre et de la personne que fut Richard Wagner.
Avec son frère Wieland, Wolfgang Wagner réussit en 1951, au moyen de la nouvelle reprise du Festival de Bayreuth, à rompre l’enchevêtrement compromettant avec le nazisme dans lequel la famille, elle-même, les avait conduits.
Il dirigea le Festival jusqu’en 2008, sans son frère, mort prématurément en 1966. Aux commandes du Festival, il l’ouvrit aux réalisateurs étrangers, lui donna son caractère d’atelier et lui attribua de nouvelles prérogatives, novatrices, avec des metteurs en scène tels que Patrice Chéreau, Götz Friedrich, Harry Kupfer et Christoph Schlingensief. Ceux-ci apportèrent une interprétation plus moderne, innovante et surtout, ouverte au débat, des œuvres de Richard Wagner.
En soutenant des projets scientifiques tels que l’édition de lettres de Wagner ou la série Thyssen sur le Festival de Bayreuth, et avec la création de la Fondation Richard Wagner en 1973, il a également promu et assuré la communication externe et non moins critique de l’héritage de Richard Wagner.
Dans la lignée de Wolfgang Wagner, qui considère le Festival comme un «atelier», le Musée Richard Wagner voit cette exposition comme la première d’une série de «mises en scène»: un premier pas vers l’approche de la personne et du directeur du Festival, vers un premier bilan, le début d’une muséification qui révèle progressivement ce qui fera date. Les recherches sur Wolfgang Wagner sont encore trop peu étoffées vu la proximité temporelle immédiate de sa vie et de son œuvre.
Du 4 avril au 26 mai 2019
Sur les traces de Siegfried Wagner
À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Siegfried Wagner, le musée part à la recherche des traces laissées par le fils de Richard Wagner, Siegfried Wagner: l’homme, l’artiste et le directeur du Festival de Bayreuth.
Siegfried Wagner (1869-1930) a été choisi par sa mère Cosima comme «héritier du trône» et gardien de l’héritage de son père. Néanmoins, il serait inapproprié et erroné de le décrire uniquement comme un «fils à papa».
Lorsqu’il prend la direction du Festival en 1908, il entreprend une modernisation timide des mises en scènes. C’est ainsi que sous la direction de Siegfried Wagner, la lumière est devenue un élément à part entière de la mise en scène. En 1924, il réussit à rouvrir le Festival qui avait été interrompu au début de la Première Guerre mondiale. Dès sa nouvelle production de Tannhäuser en 1930 en tant que metteur en scène, Siegfried Wagner montre son ouverture à un style de mise en scène contemporain. Mais il n’apprend le succès retentissant de sa production qu’à l’hôpital, après avoir été victime, juste avant l’ouverture du Festival, d’une crise cardiaque. Siegfried Wagner meurt le 4 août 1930.
À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Siegfried Wagner, le Musée Richard Wagner de Bayreuth ouvre les journaux de l’époque ayant gardé une trace de son héritage artistique. Il part à la recherche de l’homme Siegfried Wagner, du fils, de l’artiste, du directeur du Festival. L’exposition tente de combler les lacunes de la biographie de l’héritier de Richard Wagner, qui font aujourd’hui encore de sa personnalité, de son art et donc de sa vision du monde un écran de projection pour différentes interprétations et discussions controversées.
Siegfried Wagner a laissé derrière lui une œuvre lyrique quantitativement comparable à celle de son père. Dans le nombre de représentations, le fils bat son père de loin: en fait, à l’exception peut-être du grand-père Franz Liszt, il n’y a aucun membre de la famille Wagner, pas même Richard Wagner lui-même, dont tant de témoignages visuels sont passés à la postérité. Pourtant, l’apparence de Siegfried Wagner reste floue, insaisissable, contradictoire, souvent une simple façade. Dans un grand nombre de textes – la plupart provenant de l’environnement de Bayreuth – il est même, tardivement, sanctifié, comme son père, et décrit comme un «maître».
Il n’existe guère d’énoncés ni d’explications autobiographiques de ses œuvres. Les déclarations théoriques et idéologiques sur l’art, telles que produites en grand nombre par son père, se retrouvent rarement dans les œuvres de Siegfried Wagner. Des pans entiers de sa vie privée ne sont toujours pas accessibles au grand public, étant encore sous clef ou réservés aux chercheurs.
La vie de Siegfried Wagner est presque uniquement tangible et documentée dans le travail et la mise en scène des œuvres de son père. En revanche, les œuvres scéniques propres à Siegfried Wagner sont aujourd’hui en grande partie tombées dans l’oubli, alors même qu’il a écrit des poèmes et composé 17 opéras de contes de fées et populaires, dont un grand nombre, joués de son vivant. Cependant, à l’exception de son premier opéra La peau de l’ours, ils n’ont pas rencontré leur public et ont rapidement disparu du répertoire.
Toutefois, les mérites de Siegfried Wagner pour le Festival sont incontestables: la consolidation financière en période de difficultés économiques, la modernisation technique et – surtout en collaboration avec le scénographe Kurt Söhnlein – la régénération scénique soignée des œuvres de son père à partir de 1925 qui, sous la direction de sa mère Cosima, s’était transformé en un culte anachronique. Cependant, ces mérites disparaissent souvent dans l’ombre de l’utilisation idéologique et de la politisation du Festival, auxquels Siegfried Wagner n’est pas resté étranger. Car à partir de sa réouverture de 1924, après dix ans d’interruption due à la guerre, le Festival est devenu, au fil du temps, un instrument de propagande populiste et, en définitive, nazi.
En 1930, année de la mort de Siegfried Wagner, paraît L’homme sans qualités de Robert Musil dans lequel Ulrich, le personnage principal, échoue à trouver un sens à sa vie et à la réalité. Des parallèles entre la vie et la personnalité de Siegfried Wagner et le roman de Musil se retrouvent de manière surprenante, notamment dans la recherche d’un «état différent», y compris sexuellement. Tout comme le récit de la quête de sens d’Ulrich se nourrit d’innombrables ficelles et reste inachevé, la biographie de Siegfried Wagner reste encore aujourd’hui un fragment interrompu.
18 juillet au 4 novembre 2018
Theatrum Mundi. Théâtre baroque du monde, festival scénique sacré, spectacle
«Le monde est une scène de théâtre.» – L’adage de William Shakespeare correspond parfaitement à l’époque baroque: la vie terrestre ne serait qu’un simulacre, mis en scène par le Divin, dans lequel chaque être humain se doit de jouer le rôle qui lui est assigné. Cette idée est le fondement de la vision européenne du monde des XVIIe et XVIIIe siècles. Dans les fêtes courtoises et dans leur joyau multimédia que représentait l’opéra, les dirigeants de l’époque ont mis en scène et reflété ce monde, offrant une prétendue représentation de Dieu, non seulement pour en faire la louange, mais aussi pour établir leur propre puissance.
Ce «Theatrum Mundi» (théâtre du monde) a été l’objet de toute l’œuvre du Festival de Bayreuth de Richard Wagner, avec une intensité qu’on ne trouva nulle part ailleurs dans ce XIXe siècle bourgeois, mais fut traité, en revanche, sous un angle totalement différent. Ainsi Der Ring des Nibelungen reflète avant tout la fin d’un ordre, la corruption d’un monde financier et la décadence de la politique. Wagner entend les dépasser pour les remplacer par un «ordre mondial esthétique».
Cent ans plus tard, au début des troubles étudiants de mai 1968, l’auteur français Guy Debord affirme que les gens vivent dans une «société de spectacle», un monde illusoire de consumérisme dans lequel «l’économie» distribue des rôles dans le seul but de se préserver, une affirmation qui, même à l’ère des réseaux sociaux, ne perd rien de son actualité ni de sa justesse.
Le Musée Richard Wagner de Bayreuth profite de la réouverture de l’Opéra des Margraves, classé au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, pour présenter le concept du théâtre mondial à l’occasion de l’exposition de cet été, cela, en collaboration avec l’université de Münchberg, de l’Iwalewahaus de Bayreuth et du BayFinK.
L’exposition, moderne et riche des moyens multimedias de notre époque, aborde les questions de mise en scène et de contenu, d’apparence et d’être, de rôle et d’autodétermination comme caractéristiques communes de l’opéra baroque, de l’œuvre de Wagner et de la réalité virtuelle actuelle d’internet.
Du 30 mars au 27 mai 2018
«Je ne me laisserai pas réduire en miettes!!!» – Friedelind Wagner et Bayreuth
Une installation dans la Maison Siegfried Wagner
Friedelind Wagner (1918-1991), fille aînée du fils de Richard Wagner, Siegfried, et de son épouse Winifred, était l’un des représentants les plus importants de l’opposition au Festival en tant que «théâtre asservi à Hitler» et à Wahnfried. Elle a prouvé qu’en tant que «Wagner», il n’était pas nécessaire d’être nazi. Elle aurait eu 100 ans le 29 mars 2018.
«Je ne me laisserai pas réduire en miettes!!!» écrivit Friedelind Wagner le 6 novembre 1939 dans une lettre à sa tante, Daniela Thode. Friedelind Wagner représente ainsi un contraste significatif à l’esprit qui se manifestait dans la Maison Siegfried Wagner. Dès son plus jeune âge, elle fut le «mouton noir» de la famille; dès le début de la Seconde Guerre mondiale en 1939, elle partit à 21 ans, sans le sou, en exil aux États-Unis.
Il est toutefois difficile de juger si la rupture définitive avec Wahnfried était principalement due à des convictions politiques ou, dans une plus large mesure, à son opposition permanente notoire à sa mère et à son rôle d’outsider dans la famille. Quoi qu’il en soit, Friedelind Wagner, devenue citoyenne américaine, fut considérée comme «traître» après son retour à Bayreuth en 1953.
Du 30 mars au 27 mai 2018, le Musée Richard Wagner présente une installation sur Friedelind Wagner dans le cadre de son exposition permanente à la Maison Siegfried Wagner sous le titre «Je ne me laisserai pas réduire en miettes!!! – Friedelind Wagner et Bayreuth».
La Maison Siegfried Wagner symbolise de manière particulière l’utilisation par les nazis de Wagner et du Festival de Bayreuth. De 1936 à 1940, Winifred Wagner y hébergea Adolf Hitler lors de ses visites au Festival. Elle y habitait elle-même jusqu’à sa mort en 1980. Ce site historique, si imprégné, si contaminé pourrait-on dire, est aujourd’hui le cadre de la documentation et de la présentation de l’histoire idéologique de Wagner, du Festival de Bayreuth et de la famille Wagner avant et pendant le «Troisième Reich».
Nous remercions notre mécène Manfred Meklenburg pour son soutien généreux.
Du 5 mars au 27 mai 2018
Le saxophone suspect. «Musique dégénérée» sous le régime nazi
Reconstitution commentée de l’exposition de Düsseldorf de 1938
Faisant suite à l’autodafé nazi de 1933, à la déportation et à l’emprisonnement d’artistes critiques du régime, a eu lieu en 1937 l’exposition sur «l’Art dégénéré» à Munich. Dans la musique aussi, les tendances esthétiques et stylistiques des artistes contemporains ont été stigmatisées et qualifiées de «dégénérescence» et de «dégradation». En mai 1938, par exemple, une exposition intitulée «Musique dégénérée» fut présentée aux «Journées de la Musique du Reich» à Düsseldorf.
Comme pour Munich, l’exposition cloua au pilori les «Non-Allemands» et réduisit les compositeurs juifs d’opérette et de musique à succès, les œuvres atonales et le jazz comme «étrangers à l’art».
Cinquante ans après l’inauguration de l’exposition sur «l’Art dégénéré», Peter Girth (de l’Orchestre symphonique de Düsseldorf) et Albrecht Dümling (de Berlin) ont commémoré la réglementation idéologique discriminatoire et l’asservissement de la vie musicale allemande par le nazisme dans une reconstruction commentée de l’exposition nazi. À la demande de la Fondation de la Philharmonie de Berlin et de la Tonhalle Düsseldorf, une nouvelle version intitulée «Le saxophone suspect. La ‹musique dégénérée› sous le régime nazi» eut lieu en 2007.
L’affiche de l’exposition montre l’illustration de la brochure de Hans Severus Ziegler accompagnant l’exposition de 1938: un musicien de jazz noir, personnage titre de l’opéra Jonny mène la danse de Ernst Krenek, considéré comme un symbole de «dégénération», soulignée par l’étoile jaune dans la boutonnière.
À partir du 15 mars 2018, l’exposition devient itinérante. L’exposition à Bayreuth sera complétée par des expositions sur l’asservissement politique de l’héritage de Wagner.
Du 14 juillet au 29 novembre 2017
«Puisque rien ne dure» – 100 ans de Wieland Wagner, entre tradition et révolution.
Wieland Wagner (1917-1966) fut l’un des plus grands réformateurs de la scène lyrique du XXe siècle. Le fils aîné du fils de Wagner, Siegfried, et de son épouse Winifred Wagner, favori d’Adolf Hitler, grandit dans le «cocon protégé du pouvoir» de Wahnfried, la maison mythique de son grand-père Richard Wagner à Bayreuth. Il fut élevé autant dans l’idéologie nationale allemande antisémite des Wagner que dans l’ambiance artiste bohème du Festival.
Il fit ses premières tentatives de scénographie au Festival de Bayreuth entre 1937 et 1945, mais la fin de la Seconde Guerre mondiale et du Troisième Reich – avec la prise de conscience des crimes du régime auxquels sa famille, et surtout sa mère, étaient si étroitement liées – a constitué une coupure profonde et dérangeante dans le monde apparemment «idéal» du prince héritier de Bayreuth.
Ainsi, c’est presque en catimini, dans la maison de famille de Nußdorf au bord du lac de Constance, que s’effectua la renaissance de l’artiste Wieland Wagner à travers l’esprit du modernisme esthétique, l’antiquité et la psychanalyse, en particulier la théorie de l’archétype de Carl Gustav Jung – tous auparavant interdits et proscrits du Neuland intellectuel.
À l’âge de 30 ans seulement, Wieland Wagner et son frère Wolfgang prennent la direction du Festival de Bayreuth, complètement discrédité comme le théâtre «de cour» d’Hitler, six ans à peine après la fin de la guerre, en 1951. Entreprenant la révolution esthétique théâtrale du «Nouveau-Bayreuth», il créa une iconographie de Wagner qui, pendant des décennies, ne fut pas moins contraignante que l’historisme de scène naturaliste de Richard Wagner lui-même. Il fit en sorte que le Festival de Bayreuth se détourne de la «tradition» idéologiquement pesante pour se tourner vers un style antique et statuaire des figures archétypiques, dont la vie intérieure et la psyché se reflètent à l’extérieur au moyen de formes abstraites, de couleurs et de lumière dans des espaces symboliques archaïques, et comprend l’action dramatique – entièrement dans l’esprit de Richard Wagner – comme une expression du mythe. Il libéra ainsi le Festival de son discrédit politique, ce qui conduisit à une renaissance de Wagner aussi contemporaine que tournée vers l’avenir.
L’exposition à l’occasion du centenaire de la naissance de Wieland Wagner retrace l’homme et l’artiste de scène Wieland Wagner. Elle donne une impression de l’époque rémanente légendaire du Festival de Bayreuth, qui ne dura que 15 ans jusqu’à sa mort trop précoce, à seulement 49 ans, et donc de l’art du théâtre musical et de l’image de Wagner transformés mondialement de façon radicale. La forme scénographique de l’exposition permet également de découvrir de manière expérimentielle les aspects essentiels de l’histoire théâtrale et culturelle du théâtre de Wieland Wagner.
L’exposition a été rendue possible et parrainée par les commissaires du gouvernement fédéral à la culture et aux médias et la Fondation de Haute-Franconie.
Du 17 juillet au 20 novembre 2016
Images de Wagner. Photographies de Monika Rittershaus 1992-2016
L’exposition temporaire «Le culte des peuples germaniques via Wagner -Illustrations de Ferdinand Leeke» (25. 3.-29. 5. 2016) du Musée Richard Wagner se consacrait déjà à un chapitre de l’iconographie Wagner et à sa perception. L’exposition de l’été 2016, avec les photographies de scène de Monika Rittershaus, présente l’accueil varié qui a suivi au cours des 20 dernières années. Elle illustre ainsi la confrontation avec une image de Wagner qui a été façonnée notamment par les œuvres de Leeke au début du siècle dernier.
La photographie de théâtre est une discipline particulière de l’art photographique. En tant que forme d’art performatif et dynamique, le théâtre échappe au moment fixe du temps qui s’est solidifié et coagulé dans la photographie. Il est donc important de saisir non seulement l’intention artistique d’une production d’opéra et de ses auteurs au moment saisi, mais aussi leur rythme spécifique, interne comme externe. Une photographie de théâtre réussie n’est donc pas seulement de la documentation, mais aussi une interprétation et une représentation de l’esthétique théâtrale.
Monika Rittershaus y parvient de manière fascinante dans ses photographies. Ses instantanés résument symboliquement l’esprit d’une scène d’opéra à travers un miroir grossissant. L’interrelation entre le personnage et l’espace revêt une signification particulière. Monika Rittershaus se comprend aussi dans le dessin à la fois individuel et typique des rôles et de leurs personnages. Dans les photographies de Monika Rittershaus, le théâtre en tant qu’art fugace, n’apparaît pas comme une documentation de l’histoire éphémère des représentations historiques, mais plutôt comme un instantané du contemporain et de sa vivacité.
L’exposition 2016 au Musée Richard Wagner est une rétrospective des œuvres de Monika Rittershaus sur les représentations de Wagner. Ses nombreuses années de collaboration avec des metteurs en scène et des scénographes importants et variés lui ont permis de dresser un panorama fascinant et de grande qualité artistique de diverses interprétations de Wagner dans de nombreuses formes d’expression de l’esthétique du théâtre moderne. Ainsi, l’exposition n’élargit pas seulement la vision de Wagner, montrant son travail sous différents angles, mais raconte aussi à travers ces photographies, l’art et la fascination du théâtre et de la mise en scène de Wagner, au moyen d’œuvres d’art propres à Monika Ritterhaus et qui fascinent.
Le catalogue de l’exposition est disponible dans la boutique du musée au prix de 6,50 euros!
L’artiste Monika Rittershaus, née en 1963, est l’une des photographes de scène les plus importantes, les plus recherchées et les plus célèbres de notre époque. De 1982 à 1984, elle a étudié la philosophie, l’histoire de l’art et la littérature allemande à l’Université de Wuppertal, puis, de 1985 à 1992 la photographie à l’Université des Sciences appliquées de Dortmund avec le professeur Gisela Scheidler. Depuis 1989, elle travaille comme photographe de scène pour l’Opéra national de Berlin, l’Opéra comique de Berlin, le Berliner Ensemble, l’Opéra de Francfort, l’Opéra des Pays-Bas, l’Opéra national de Hambourg, les Festivals de Salzburg et Schwetzingen, l’Opéra de Los Angeles et bien d’autres. Elle a travaillé principalement avec Achim Freyer, Claus Guth, Christof Loy, Claus Peymann, Andreas Homoki, Barrie Kosky, Hans Neuenfels, Calixto Bieito, Peter Konwitschny, Johan Simons entre autres.
La documentation et l’interprétation des productions internationales de Wagner jouent naturellement un rôle important dans son travail. Depuis 2006, elle travaille également intensivement pour «Zukunft@BPhil», le projet éducatif de la Philharmonie de Berlin. Des expositions de ses œuvres ont eu lieu à Berlin, Dresde, Francfort, Gütersloh, Los Angeles, Salzbourg et Schwetzingen.
Elle a publié les livres et catalogues suivants:
1995 Klangbilder, Portrait de la Staatskapelle de Berlin
1999 Achim Freyer WORLD OF WAY FLUTES 1999
2006 La belle au bois dormant de Malakhov THÉÂTRE LIBRE 2007
2008 Festival de Schwetzingen 1996-2008
2009 Festival de musique de chambre de Jérusalem
De plus amples informations sont disponibles à l’adresse suivante: www.monikarittershaus.de
Du 25 mars au 29 mai 2016
«Le culte des peuples germaniques via Wagner –Illustrations de Ferdinand Leeke»
Friedrich Nietzsche fut choqué par ce qu’il vit lors du premier Festival de Bayreuth en 1876: «On a traduit Wagner en allemand! De l’art allemand! Le maître allemand! La bière allemande!»
Cosima Wagner, son futur gendre Houston Stewart Chamberlain et le Cercle de Bayreuth qui l’entouraient, avaient fermement ancré l’héritage et l’image de Richard Wagner dans l’antimodernisme de l’Empire allemand. Ils les ont mis sans réserve non seulement au service du nationalisme naissant, mais aussi à sa tête.
L’image d’un Wagner «germanique» dans les gouaches du peintre Ferdinand August Leeke (1859-1937), que Siegfried Wagner a commandé à l’artiste à la fin du XIXe siècle en mémoire de son père, a connu une formidable diffusion et donc un ancrage puissant. Ils ont servi de modèles pour des albums coûteux et d’innombrables cartes postales.
Ferdinand Leeke, diplômé de l’Académie royale des arts de Munich, a travaillé comme peintre et illustrateur dans la capitale de la Bavière; à côté des peintures de genre et des portraits, il a particulièrement représenté les mythes germaniques. Ses illustrations des drames musicaux de Wagner ne sont pas seulement le miroir du style réaliste et pathétique qui prévalaient, mais aussi le reflet de l’esprit politique de l’époque, qui plaçait «l’art allemand» et «l’esprit allemand» au-dessus de tout et les prenait, à tort, pour une expression de «l’être allemand» qui permettrait au «monde de renaître».
En 2016, le Musée Richard Wagner présente, dans deux expositions très différentes, l’image de Wagner, hier et aujourd’hui. Après les illustrations de Ferdinand Leeke, qui représentent l’iconographie obligée de Wagner jusqu’au XXe siècle, l’exposition de l’été 2016 présente des photographies de scène de Monika Rittershaus. Celles-ci montrent l’accueil moderne et post-moderne de Wagner au cours des 20 dernières années sur les scènes d’opéra du monde entier et illustrent ainsi la confrontation avec une image de Wagner qui a été façonnée notamment par les œuvres de Leeke au début du XXe siècle.
Du 27 juillet 2015 au 31 janvier 2016
«Wahnfried» ou «Aergersheim»
L’histoire de Wahnfried
Richard Wagner a passé sa vie à voyager dans la moitié de l’Europe. Il attendit d’avoir 60 ans pour planifier sa propre maison d’artiste à Bayreuth, dont la construction, grâce à l’argent du roi Louis II de Bavière et de Cosima, commença en 1872. Sa maison, appelée Wahnfried, qui pourrait signifier «la paix de l’imaginaire», fut rebaptisée parfois par lui «foyer de tracas» au vu des nombreux retards de construction vécus. L’exposition sur l’histoire de Wahnfried, conçue par le bureau suisse ARTES sous la direction du Dr. Verena Naegele, montre l’histoire de la construction de cette maison de compositeur, unique en son genre, et de sa transformation depuis un bâtiment d’habitation avec annexes jusqu’à devenir un musée.
En 1893, le fils de Wagner, Siegfried, construisit la Maison Siegfried-Wagner sur le même site que son épouse Winifred agrandit plusieurs fois à partir de 1932. Adolf Hitler y a habité, entre autres, en tant qu’invité. Après la destruction de la Maison Wahnfried par une bombe en 1945, la maison, reconstruite selon les plans de Hans Reissinger, est redevenue habitable en 1949 et a servi de résidence à sa famille jusqu’au décès du petit-fils de Wagner, Wieland, en 1966. Après sa reconstruction qui, de l’extérieur, est fidèle à l’originale, elle est gérée comme un musée depuis 1976.
L’exposition ne traite pas seulement de l’histoire mouvementée de la Maison Wahnfried jusqu’à nos jours, mais aussi de la vie privée de la famille Wagner. On y trouve, entre autres, le piano qui servit à Wagner pour composer, ainsi que de nombreuses images, plans et documents jusqu’alors inconnus, sources de nouvelles informations sur l’histoire de la construction de la maison Wahnfried. La majeure partie de l’exposition est conçue graphiquement par l’Atelier Pixelberg de Zurich.
L’exposition a été rendue possible et soutenue par les commissaires du gouvernement fédéral à la culture et aux médias et la Fondation de Haute-Franconie.